IAM à L'Olympia

IAM

Souhaitez-vous recevoir les alertes via Facebook Messenger ?

Ou

Via mail

    Abonnement confirmé.

    À propos

    C’est l’histoire d’un incroyable retour. Ceux qui ne savent pas qu’IAM n’a jamais cessé d’enregistrer et de tourner depuis 25 ans diraient même qu’il s’agit d’une résurrection. Pensez donc : Arts Martiens, leur album paru au printemps dernier chez Def Jam France, atteint les 100.000 ventes. Plus que certains « jeunes » rappeurs au marketing intensif. Et pourtant, comme le rappelle le DJ Kheops, « On était has been avant le 22 avril ».

    Et voilà que six mois après ce retour en force, les rumeurs bruissent déjà : la seconde partie annoncée de ces Arts Martiens serait le commencement de la fin. Heureusement pour les fans et pour les amateurs de hip-hop, la réalité est plus nuancée.
    Akhenaton précise : « C’est le dernier album sur une major pour le moment. Ça ne veut pas dire qu’on arrête les concerts ou qu’on dissout le groupe. Des fois, j’aimerais bien que les gens qui nous écoutent et achètent nos disques soient conscients de ce que c’est que de faire un disque aujourd’hui. Heureusement ça s’est super bien passé avec Def Jam. La musique doit rester un plaisir. Nous, on préservera le plaisir ». Et ce plaisir, il est palpable sur … IAM, second volet inattendu rassemblant 16 titres dont la majorité a été enregistrée durant les sessions du premier opus. Akhenaton : « Durant les premières interviews, on disait qu’on avait enregistré une quarantaine de titres, et tout le monde demandait si on allait sortir les autres morceaux. Mais c’était lié au succès d’Arts Martiens. Si on s’était plantés sur le premier volet, on n’aurait jamais pu sortir le second. D’ailleurs le précédent album se terminait par “Dernier Coup D’Eclat”. Pour la suite, tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne sait pas. C’est pour ça que ce volume 2 est labellisé avec trois petits points… De suspension »

    Premier constat à l’écoute des 16 nouveaux morceaux : un tempo plus élevé, des nouveaux flows qui en découlent. Akhenaton : « C’est plus viscéral, plus brut donc plus mordant, mais involontairement. Par exemple “CQFD” devait être dans le premier volet, c’est à cause d’un sample refusé qu’on a du le refaire, et qu’il s’est retrouvé dans le deuxième. Ces deux volets résument bien IAM. On assume ce qu’on fait, y compris les morceaux mal compris ».

    Après l’intro scratchée par DJ Daz, on entre dans le vif du sujet : « Poudre De Brique Rouge », du pur rap à l’ancienne dans une ambiance new-yorkaise. « Peines Profondes », à l’instrumental cinématographique signé Imhotep, évoque le rôle néfaste d’internet dans une fiction qui pue la réalité, celle d’un enfant acculé au pire après une longue persécution sur les réseaux sociaux. Shurik’n : « Vu les sujets qu’on aborde, on se demande souvent comment donner notre opinion sans passer pour des vieux cons. L’angle d’attaque c’est la description d’un mécanisme, comment l’enfant en arrive là. Dans le morceau il pète les plombs et débarque dans son école armé mais des fois les enfants se jettent du septième étage, se pendent, ça peut aller très loin. On sait comment en bas âge on peut être cruel, comment les petits riens peuvent devenir des blessures très profondes ».

    Autre texte sombre, « Artificielle » évoque l’alcool et la drogue de façon originale. Akhenaton explique le procédé employé : « Comme on n’est ni ivrognes, ni cocaïnomanes, ce sont des sujets durs à aborder si on est nous-mêmes. Je me mets dans la peau moi d’un trader dopé, Shu’ d’un alcoolique, et on parle de la substance comme si c’était notre fiancée. C’est un procédé qui a été employé notamment par Common dans “I Used To Love H. E. R.”, où il s’adressait au hip-hop comme à une personne ».

    Deux chansons ont été écrites après les sessions d’Arts Martiens, et non des moindres : « Renaissance », qui clôt l’album, sample la voix de Lino d’Ärsenik et sonne comme un écho inversé de « Dernier Coup D’Eclat » ; ainsi que « Si J’Avais 20 Ans ».

    AKH : « Cette vision-là, on ne peut l’écrire qu’à 40, 45 ans. Si on nous redonnait 20 ans aujourd’hui, on ferait certaines choses différemment mais ce bordel organisé, c’est ce qui a fait IAM. Ce morceau représente l’état d’esprit du groupe. Il n’y a pas de regrets. On est fiers de notre parcours, d’avoir couru à toute allure, d’avoir trébuché, de s’être relevé. Le bilan est présent dans nos discussions et en même temps, on est obnubilés par ce qu’il y a devant nous, et notamment la tournée. Je pense que jamais on ne sera parti aussi longtemps d’affilée sur la route. Une tournée qui débutera en octobre 2013 pour se terminer en décembre 2014. Une année sur la route, qu’on voit comme une année de bonheur à partager ensemble, à faire de la musique, le mieux qu’on peut ». Il suffit d’écouter un titre comme « CQFD », dans lequel le mot « violent » revient comme un leitmotiv, pour savoir que cet album a été pensé pour le live.

    … IAM fustige cette société qui bloque les gens « Coincés à vie dans la géométrie de l’ennui », se demande « Que Fait La Police ? » et évoque les limites des bons sentiments avec « Mister Gentil Et Monsieur Nice ».
    Akhenaton résume ce second volume en un adjectif. « Le plus adapté pour cet album, c’est “orthodoxe”. Avec tout ce que ça comporte de méticuleux, qui respecte les traditions et qui n’est pas fait pour danser sur les tables ». Une orthodoxie rapologique inaltérable, celle de samouraïs de la rime qui ne semblent pas près à lâcher leurs sabres microphoniques.

    Olivier Cachin

    Médias

    #LiveOlympia

    • Filtrez par
    • Suivez-nous sur

    L'Olympia est à vous

    Test